poème d'adieu
A Halimatou
Ton nom jolie Halimatou
Enfant bijou fait d'acajou
Est tristement marqué surtout
par la maladie
de la tétralogie
de Fallot : cette brise tout.
Pendant trois ans
avec tes parents
En t'adaptant
Tu t'es battue
Et tu es parvenue
Chez nous, en survivant.
Petite fille malmenée
Par ton coeur abimé,
Trop souvent essouflée
A chaque effort violent
Que font les autres enfants
Toi, tu t'es asphyxiée
Car ton sang bleu, maudit démon
Au lieu d'aller dans tes poumons
Pour devenir comme un limon
Et pour donner son énergie
A ton corps en manque de vie
Se détournait bien en amont.
Halimatou, si tes yeux clos
Riment trop bien avec Fallot
Et tous tes maux, avec sanglots,
Tu peux pourtant garder l'espoir
Dans cette Chaîne pour, un grand soir,
Réanimer tes yeux falots.
Ton corps dans la souffrance
A dû subir bien des errances
Avant de nous venir en France
Pour te faire enfin opérer
Et pour récupérer
Ton dû de joies, en abondance.
Et maintenant, comme une horloge
Ton coeur palpite dans sa loge
Et à jamais, il ne déroge
A son travail lent et rythmé
Ton corps parfait s'est animé
Si bien que tous en font l'éloge.
Tu peux sauter, tu peux courir
Sans quelqu'un pour te secourir.
Tu pourras aussi te nourrir
Et manger ce qu'il te plaira
matin, midi, quand tu voudras
Sans aucun trouble à encourir.
Vive la vie dedans tes veines
Un sang nouveau coule sans peine
Croque la bien sans crainte vaine.
Que tes colères d'impuissance
Cessent vraiment dans la jouissance
D'un bonheur calme comme un aven.
Merci la vie, merci l'amour
Merci docteurs, merci le jour
Merci ton coeur, merci tout court.
Depuis le jour de ta naissance
Tu attendais dans l'espérance
De pouvoir dire merci toujours.